Nigeria : la CEDEAO fustige Donald Trump pour ses “fausses accusations” sur les attaques terroristes
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fermement rejeté, mercredi, les déclarations du président américain Donald Trump, selon lesquelles les attentats terroristes au Nigeria viseraient spécifiquement les chrétiens. Dans un communiqué, l’organisation régionale a dénoncé des propos « faux et dangereux », qui risquent d’attiser les divisions religieuses et de fragiliser la cohésion sociale dans une région déjà confrontée à une montée du terrorisme.
Politique

- Par Paul-Rigobert Kouadio
- La CEDEAO recadre Donald Trump après ses propos sur le Nigeria.
Dans sa réaction officielle, la Commission de la CEDEAO a souligné que la violence terroriste en Afrique de l’Ouest ne faisait aucune distinction de religion, d’origine ethnique, de sexe ou d’âge. « Les auteurs de ces attaques ciblent des civils innocents de toutes confessions — musulmans, chrétiens et adeptes d’autres religions », précise le communiqué, appelant à ne pas céder à une lecture communautaire des drames sécuritaires qui frappent la région. L’organisation sous-régionale met en garde contre toute tentative de récupération politique ou religieuse des actes terroristes, rappelant que ces discours peuvent aggraver les tensions intercommunautaires et compromettre les efforts de paix et de stabilité entrepris par les États membres.
La CEDEAO a également exhorté les Nations unies et les partenaires internationaux à renforcer leur appui aux pays de la région dans la lutte contre le terrorisme et à rejeter toute allégation laissant penser à un génocide ciblant un groupe religieux. Elle a insisté sur la nécessité de traiter la menace terroriste comme un phénomène global et transnational, qui frappe sans distinction, du Sahel au golfe de Guinée. Par ailleurs, l’organisation a indiqué vouloir attirer l’attention de la communauté internationale sur l’ampleur croissante des violences dans plusieurs États membres, notamment au Nigeria, théâtre d’attaques répétées de groupes armés affiliés à Boko Haram et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Le communiqué de la CEDEAO fait suite à une publication du président américain Donald Trump, le 31 octobre sur Truth Social, dans laquelle il affirmait que des “islamistes radicaux” seraient responsables d’un “massacre de masse” contre des chrétiens au Nigeria. Le gouvernement nigérian avait déjà rejeté ces accusations, les qualifiant d’“inexactes”, et a rappelé son engagement à protéger tous ses citoyens, quelles que soient leurs croyances. Dans un contexte où la région est déjà fragilisée par les tensions identitaires et les menaces terroristes, la CEDEAO appelle à la prudence dans les discours internationaux et à la responsabilité des dirigeants étrangers, afin de ne pas alimenter des perceptions susceptibles de diviser davantage les populations.
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