Moody’s : le Sénégal dénonce une notation « biaisée » et défend ses réformes économiques
TENSION
Économie

- Par Fiacre Oulaté
- Moody’s rétrograde le Sénégal, le gouvernement crie à l’injustice économique.
Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal a vivement réagi à la décision de l’agence de notation Moody’s, qui a abaissé la note souveraine du pays de B3 à Caa1, assortie d’une perspective négative. Dans un communiqué publié samedi 11 octobre, Dakar dénonce une évaluation « fondée sur des hypothèses spéculatives, subjectives et biaisées », qui ne refléterait pas, selon lui, la réalité de la situation économique nationale.
Moody’s justifie pourtant sa décision par la hausse des risques liés à la dette et aux liquidités de l’État, estimant que le ratio d’endettement du Sénégal atteint désormais 118 % du PIB. Cette révision, la deuxième depuis le début de l’année, marque un nouveau revers pour les finances publiques du pays.
Dakar défend sa trajectoire économique
Le gouvernement sénégalais affirme que cette notation ne tient pas compte des réformes structurelles engagées depuis plusieurs années. Il cite notamment la mise en œuvre du Plan de Redressement Économique et Social (PRES), la révision du Code général des impôts, ainsi qu’un nouveau Code des investissements destiné à renforcer la compétitivité et la soutenabilité de la dette publique. Le communiqué souligne que les finances publiques demeurent sous contrôle, avec un déficit budgétaire de 588 milliards de FCFA à fin juin 2025, soit un taux d’exécution des recettes conforme aux prévisions. Le Sénégal maintient son objectif de ramener ce déficit à 5 % du PIB d’ici 2026, contre 7,8 % prévus pour 2025.
Un cap budgétaire maintenu
Dakar assure qu’il poursuivra ses politiques économiques prudentes et transparentes, malgré les incertitudes extérieures. « Le Sénégal reste engagé sur la voie d’une croissance inclusive, de la stabilité macroéconomique et d’une gestion rigoureuse des finances publiques », précise le communiqué. Cette réaction traduit une volonté du gouvernement de préserver la confiance des investisseurs internationaux, alors que la note souveraine influence directement le coût de l’endettement sur les marchés financiers.

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