Ouganda : Kampala emprunte 2,3 milliards de dollars pour ses projets d’infrastructure
L’Ouganda prévoit de contracter un nouvel emprunt de 2,34 milliards de dollars auprès de la Banque mondiale et de deux institutions financières internationales, Citi et Standard Chartered. Ce financement vise à soutenir des projets d’énergie et de transport, mais suscite de vives inquiétudes quant à l’alourdissement de la dette publique et à ses effets sur les dépenses sociales.
Économie

- Par Paul-Rigobert Kouadio
- L’Ouganda emprunte massivement malgré les alertes sur sa dette publique
L’Ouganda s’apprête à accroître sensiblement son endettement. Selon un document parlementaire consulté par Reuters, le gouvernement de Kampala souhaite emprunter 2,34 milliards de dollars pour financer plusieurs projets d’infrastructure, notamment dans le secteur de l’énergie et du transport. Sur ce montant, 1,34 milliard proviendrait de la Banque mondiale, tandis que le reste serait levé auprès des banques Citi et Standard Chartered. Le ministre des Finances, Matia Kasaija, doit soumettre la demande de prêt à l’Assemblée nationale pour approbation. Ces fonds seraient notamment destinés à la construction d’une ligne de transport d’électricité et à la réhabilitation des routes de la région d’Albertine, riche en hydrocarbures et stratégique pour le développement pétrolier du pays.
Mais cette nouvelle vague d’endettement inquiète. La dette publique totale de l’Ouganda a bondi de 26,2 % en un an, atteignant 32,3 milliards de dollars sur l’exercice 2024/2025. Selon la Banque centrale, le coût du service de la dette réduit dangereusement les marges budgétaires de l’État, au détriment des secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation.
L’opposition et plusieurs économistes redoutent une spirale d’endettement difficilement soutenable. « Le gouvernement emprunte plus vite qu’il ne génère des revenus, ce qui compromet la stabilité budgétaire du pays », a averti un ancien responsable du Trésor. Ce projet intervient quelques mois après la reprise du financement de la Banque mondiale à l’Ouganda, suspendu pendant près de deux ans à la suite de l’adoption d’une loi controversée criminalisant l’homosexualité, avec des peines allant jusqu’à la mort. La reprise de la coopération avait été perçue comme un signe d’apaisement diplomatique, mais ce nouvel emprunt relance le débat sur la dépendance du pays à l’aide extérieure.
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