Politique monétaire : Abuja stabilise son taux directeur pour consolider la baisse de l’inflation
La Banque centrale du Nigeria a décidé mardi de maintenir inchangé son principal taux d'intérêt, affichant sa volonté de voir l'inflation reculer davantage, tout en abaissant un taux de dépôt, signe de confiance dans les perspectives économiques du pays.
Économie

- Par Colette Adidogomê-Mensah
Cette décision a surpris les économistes interrogés par Reuters, qui anticipaient une baisse d'un point de pourcentage du taux directeur (Monetary Policy Rate, MPR), dans le sillage de la première réduction de taux opérée en septembre depuis 2020. L'inflation a ralenti pour le septième mois consécutif en octobre, atteignant 16,05 % sur un an. Mais le gouverneur de la Banque centrale, Olayemi Cardoso, a estimé que l'inflation demeurait trop élevée et a maintenu le MPR à 27 %. « L'inflation globale reste élevée, à deux chiffres, ce qui nécessite des efforts soutenus pour continuer à la modérer », a déclaré M. Cardoso lors d'une conférence de presse. « Cette décision repose sur la nécessité de préserver les progrès réalisés jusqu'à présent en vue d'atteindre une inflation faible et stable. »
M. Cardoso a précisé que l'institution ajustait le corridor de sa facilité permanente à +50/-450 points de base autour du MPR, abaissant ainsi son taux de dépôt et incitant les banques à prêter plutôt qu'à placer leurs liquidités auprès de la Banque centrale. Razia Khan, responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered, a souligné que les modifications apportées à la facilité permanente constituaient le véritable sujet de discussion. « Il s'agit d'un assouplissement de facto très significatif, qui traduit une confiance dans la trajectoire de l'inflation et la stabilité du marché des changes. »
Selon des analystes, une autre raison pour laquelle la Banque centrale a choisi de ne pas abaisser son taux directeur serait sa volonté d'observer l'évolution de l'inflation avant sa prochaine réunion de politique monétaire. « S'ils réduisaient les taux maintenant, le mois de janvier pourrait révéler que ce n'était pas pertinent. Ils ont reporté la prochaine réunion à février, ce qui signifie qu'ils utiliseront les chiffres de l'inflation de janvier », a expliqué Tajudeen Ibrahim, directeur de la recherche chez Chapel Hill Denham, société d'investissement.
Olayemi Cardoso avait précédemment indiqué que la Banque centrale visait un retour de l'inflation à un chiffre d'ici quelques années. L'an dernier, l'inflation avait atteint à plusieurs reprises des sommets inédits depuis 28 ans, alimentée par la dévaluation du naira et la suppression des subventions énergétiques décidées par le président Bola Tinubu après son entrée en fonction en 2023.
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