La BOAD injecte 5,9 milliards FCFA pour accélérer le chantier de l’aéroport de Donsin
Le chantier de l’aéroport international de Donsin, à 35 km de Ouagadougou, reprend son souffle. Après la rupture du contrat avec les anciens concessionnaires français, le projet, essentiel au désenclavement du Burkina Faso, bénéficie d’un nouvel appui financier de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), à hauteur de 5,9 milliards de FCFA
Économie

- Par Armand Kaboré
- Malgré les discours souverainistes, le Burkina Faso dépend toujours des institutions régionales.
En août 2023, les autorités burkinabè ont mis fin au partenariat public-privé liant l’État aux groupes français Meridiam et AMP. Elles jugeaient le contrat déséquilibré, avec une durée de concession de 30 ans pour un apport estimé à seulement 20 % du coût global du projet. Cette décision a été suivie d’un audit complet, notamment après un accident survenu en décembre 2022 qui avait coûté la vie à sept ouvriers. L’État burkinabè a depuis repris la maîtrise d’ouvrage directe du projet, tout en s’appuyant sur le soutien technique et financier d’institutions partenaires comme la BOAD. Ce nouvel engagement illustre la complémentarité entre souveraineté nationale et coopération régionale dans la mise en œuvre des grands chantiers d’infrastructure.
Un levier pour le désenclavement économique
Destiné à remplacer l’aéroport de Ouagadougou-Taamsê, construit dans les années 1960 et aujourd’hui saturé, le nouvel aéroport de Donsin doit devenir une plateforme régionale moderne, capable d’accueillir jusqu’à un million de passagers par an. Selon la BOAD, cette infrastructure renforcera la compétitivité du transport aérien burkinabè, facilitera les échanges commerciaux et contribuera au développement des zones économiques environnantes. Les autorités visent désormais une mise en service d’ici fin 2025.
Si le discours officiel met en avant la souveraineté économique du Burkina Faso, cette relance du projet de Donsin montre qu’aucun grand chantier ne peut se concrétiser sans le concours des institutions régionales, sous-régionales et internationales. Dans un contexte de tensions diplomatiques et de repositionnement politique, ce financement symbolise une réalité économique incontournable : l’interdépendance reste un pilier du développement, même pour les États qui revendiquent leur autonomie.
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